Parce qu’on ne peut créer qu’en extériorisant son for intérieur, le thème natal, qui décrit celui-ci, peut nous permettre de comprendre l’œuvre en comprenant l’homme. Celui de Hergé, le célèbre créateur de Tintin, est à cet égard exemplaire :

Tintin, le héros, est ce reporter, curieux et fouineur, à la vivacité et à la souplesse d’esprit remarquables. Il est très attaché à ses amis et porteur d’une chance insolente qui lui permet de surmonter, tout au long de sa carrière, bien des coups du sort. On reconnaîtra sans peine le soleil en Gémeaux de son auteur, gouvernant la maison 3 (la communication) en maison XI (la chance).
Raisonnable et oeuvrant toujours en toute légalité (soleil sextile à Saturne, il a du flair (trigone lune) et bénéficie du soutien précieux de son inséparable Milou.

Milou, l’animal, correspond quant à lui à la lune de son auteur, signifiant le pulsionnel, et qui se trouve en Vierge. Voilà le compagnon dévoué et dégourdi, qui apporte des solutions concrètes aux questions que se pose son maître. Actif et inventif (trigone mars et Uranus), il est cependant souvent amené à vivre des épreuves angoissantes, correspondant au carré lune-Pluton, et à un degré moindre, l’opposition lune Saturne.
Le rapport Soleil-lune, fondamental en astrologie, constitue ainsi la trame de base : les aventures de Tintin et Milou. Le créateur prend soin de lui-même avec son œuvre, comme son double Tintin prend soin de son cher Milou (qui est tout de même mi-loup, à moitié loup, image de pulsions contrariées).

Cherchons maintenant le professeur Tournesol et son pendule. Saturne, planète des savants, va nous guider : gouverneur de la 7, de la 8 et de la 9 en maison X, en Poissons, ce Saturne nous parle d’un personnage qui va vouloir s’impliquer dans la vie du héros (maison VII, l'implication relationnelle), lui apporter les lumières de ses recherches poussées (maison IX, les études supérieures), et en même temps, un certain nombre de difficultés (maison VIII, les conflits) qui vont entamer quelque peu sa réputation (maison X). Saturne dans le signe mutable des Poissons : nous avons là un rêveur qui n’a pas les pieds sur terre ( avec Tournesol, n’a-t-on pas l’indication que c’est plutôt le sol qui tourne sous ses pas?) et qui semble bien, mutabilité du signe oblige, vivre à travers son pendule. Cette figure de grand-père qui a des trous de mémoire correspond  bien au carré de Saturne à Pluton.

Il n’y a qu’une femme dans l’œuvre, qui ne brille certainement pas par la séduction qu’elle inspire (pour cela, mieux vaudrait une Vénus, mais celle-ci est en exil en Bélier et se trouve donc pour le coup exilée des aventures) : on reconnaîtra sans peine la Castafiore  sous les traits de ce Pluton en Gémeaux gouverneur de la maison 5 en XII. Une artiste (maison V, le « rossignol milanais »..) mais préoccupée d’elle-même, roucoulant et riant « de se voir si belle en son miroir » (le côté narcissique de la maison V), manquant singulièrement de sensibilité (carré lune) et peu amène avec les hommes (carré Saturne).

A cet égard, ses disputes avec le capitaine Haddock, (toujours ad hoc, pour le meilleur comme pour le pire) sont homériques.
Comment identifier maintenant ce capitaine ? Par Mars, bien sûr, la planète de l’action. Exalté en Capricorne, exaltant par conséquent tout ce qui relève du courage, en particulier les exploits légendaires de son aïeul le chevalier de Hadoque, c'est bien ce Mars qui lui confère cette irascibilité le faisant jurer à longueur d’aventures, quand il est ivre de préférence (opposition Mars-Neptune, planète des paradis artificiels). Uranus en conjonction du même Mars : nous reconnaissons bien là notre capitaine au caractère quelque peu « soupe au lait », qui, de plus, par l'opposition de Mars à Jupiter, veut à toute force imposer bruyamment ses points de vue.
On notera, outre son bon cœur, le lien amical reliant Haddock à Milou par le trigone lune-mars et le sesqui-carré mars-soleil, qui lui fait causer, involontairement, des problèmes récurrents à son ami Tintin.​

Où seront les deux Dupont et Dupond ? Au cœur d’une planète au symbolisme double assurément, c'est-à-dire Mercure. Ce Mercure est en Taureau, ce qui plaide pour une intelligence certes capable d'appréhender les choses en profondeur en  prenant son temps, mais sûrement pas pour la grande vivacité d’esprit qu'exige nécessairement le métier de détective (c’est le célèbre « je dirais même plus » qui répète exactement la même chose…). Inadaptés, voire franchement « à côté de la plaque » ( sesqui-carré Uranus) et handicapés par leur lenteur et leur légalisme (sextile Saturne), nous avons, là encore, après Haddock et Tournesol, des représentants du sexe masculin un peu problématiques…

Notre héros, Tintin, va déjouer les plans des méchants qui oeuvrent dans l’ombre pour s’enrichir malhonnêtement. C’est que Jupiter, l’Avoir, est en exil dans le signe du Gémeaux, qui le caractérise en tout point, et toute planète d’exil constitue une confrontation avec son ombre. Il va donc rencontrer ses ennemis sous la figure de Jupiter en Cancer et en maison XII (les ennemis cachés), conjoint à Neptune, planète de la mer… ou des stupéfiants. Ne voit-on pas sous ces traits l’armateur Rastapopoulos, homme d’affaires (Jupiter gouverneur de la maison X, la réussite sociale) et trafiquant d’armes (gouverneur de la VI, la logistique) ? Et la rencontre de l’adversité ne se fait-elle pas souvent lors de voyages maritimes (coke en stock, l’oreille cassée…) ?
Ajoutons à cela, pour faire bonne mesure, que Rastapopoulos/Jupiter fait un semi-carré à Tintin/Soleil et se trouve conjoint à la lune noire, ce qui ajoute bien évidemment à son implacabilité.

Nous pourrions donc ajouter à l’adage astrologique bien connu «  ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » un autre adage, que l'étude du thème de ce créateur nous invite à énoncer: "ce qui est dehors est comme ce qui est dedans".
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Mais tout cela, ici, c’est évidemment pour en rire.